Préambule
Nathan et moi, c’était une histoire vieille comme le monde. Enfin, comme notre monde. Nous nous étions rencontrés au lycée, à la rentrée en classe de Seconde. C’était l’un des plus beaux garçons du lycée. Exactement mon genre : blond, plutôt sportif, la mâchoire carrée, un côté revêche et un peu maladroit. Il n’était pas très grand, mais je m’en accommodais très bien. Quant à moi, je crois que je lui plaisais au moins autant qu’il me plaisait, et que je plaisais aux autres garçons. Mon corps s’était formé très tôt, et le regard masculin m’en avait très vite informée. J’avais l’habitude d’être remarquée, et je savais que ne laissais pas mes camarades indifférents. Mais je ne peux pas dire que je m’en sentais flattée. J’étais plutôt gênée, et leurs regards me mettaient mal à l’aise. J’avais pris l’habitude de me montrer méfiante lorsqu’on m’abordait, et je crois avoir fait languir mes premiers amoureux en raison des complexes que je ressentais à l’égard de mon propre corps. Je ne me laissais pas vraiment approcher. Ce n’est pas que j’étais moi-même indifférente au désir, mais je craignais qu’on ne m’apprécie qu’en raison de mon apparence. Paradoxalement, je craignais d’être invisible. Effacée derrière mon propre corps.
Mais Nathan est le premier à m’avoir fait accepter mon corps et mes formes. Il ne m’avait pas fait la cour comme les autres. Il s’était simplement montré amical et attentif. Il me faisait rire, mais il savait aussi m’écouter, et rire avec moi. On s’était mis à passer beaucoup de temps ensemble, mais cela se limitait aux horaires du lycée. C’est quand nous avons choisi des spécialités différentes, en Première, que nos chemins, au lieu de s’éloigner, se sont croisés pour de bon. Nous nous manquions, et nous savions chacun que nous manquions autant à l’autre. La timidité nous avait pendant un moment contraints à taire nos sentiments. Mais à l’occasion d’une sortie scolaire au cinéma, nous nous les sommes avoués. Nous n’avions pas utilisé de mots. Mais nos mains s’étaient naturellement rejointes dans l’intimité de la salle obscure, et sans que nous n’ayons eu besoin de le verbaliser à la sortie de la séance, nos sourires témoignaient de ce qui s’était passé. Depuis cet événement, nous ne nous sommes plus lâchés. Nous sommes restés ensemble pendant cinq ans.
A l’heure où j’écris ces lignes, cela fait néanmoins presque 6 mois que nous nous sommes quittés. Et les récits que je m’apprête à écrire témoignent en réalité des raisons de notre séparation. Si j’ai choisi de faire part de cette histoire par l’intermédiaire des anecdotes érotiques que j’ai vécues ces dernières années, c’est parce que les raisons de notre rupture, si nombreuses soient-elles, n’ont pour seule origine qu’une question de désir.
C’est Nathan qui figea, le premier, ce mot dans mon esprit. C’est à ses côtés que j’ai appris à aimer et à désirer. Lui, bien sûr, et son corps. Mais moi également. C’est notre histoire qui m’a permis non seulement d’accepter mon corps, mais encore ma propre personne, et mes propres désirs. Les récits que je m’apprête à écrire en sont le témoignage.
Récit n°1 – Ma première fellation
Ce premier récit n’a rien d’anecdotique. Il se trouve que la première occasion qui me fut donner d’expérimenter, aux côtés de Nathan, les plaisirs du corps, compte aussi parmi les raisons de notre séparation. Ces plaisirs prirent d’abord la forme d’une fellation. La première que j’eus l’occasion de donner à un garçon, et qui organisa, sans que je puisse m’en douter, l’intégralité de ma vie amoureuse.
Nous venions de fêter nos 18 ans. Nathan s’était montré patient et compréhensif pendant de longs mois que nous avions passé à nous voir en dehors du lycée. C’était le temps qu’il me fallait pour analyser le tournant de notre relation. C’est aussi le temps qu’il me fallut pour comprendre qu’il s’agissait de ma première relation sérieuse. Car je sentais le désir que je suscitais chez lui, et j’étais, tout ce temps, tiraillée entre celui que j’éprouvais également à son égard, et l’inquiétude de le voir se lasser de moi, et d’aller voir ailleurs. Mais je voulais m’assurer que c’était moi, Manon, qui lui plaisait, et pas seulement moi, le corps de Manon, qui l’attirait. Le temps passant, j’eus néanmoins l’occasion de lui exprimer mes craintes, et contrairement à ce que j’avais anticipé, il les avait reçu avec une infinie tendresse. Nous nous confions de plus l’un à l’autre, si bien qu’une confiance mutuelle s’installa bientôt. Et un soir d’hiver, pendant l’année de Terminale, je décidai de le remercier de sa patience.
* * *
Ce n’était pas la première fois que je me retrouvais chez lui un soir de semaine où ses parents s’étaient absentés. Ils m’appréciaient et nous faisaient confiance. Souvent, nous en profitions pour regarder un film et nous gaver de popcorn. Enfin, quand je dis « regarder un film », c’était plutôt un prétexte pour se retrouver proches l’un de l’autre et nous raconter les anecdotes de nos journées. Il s’était déjà montré entreprenant, quoi que très respectueux, à ce genre d’occasion, où je m’étais blottie contre lui, et il en avait profité pour me flatter d’une longue série de caresses sur les épaules et dans le dos, jusqu’à insister de plus en plus sur le bas du dos…
Ce soir là, il s’était arrangé pour que je me retrouve vite dans la même position, moi alanguie contre son torse, et il avait focalisé cette fois ses caresses sur l’épaule. Il s’était montré moins bavard que d’habitude, et je donnais moi-même mine d’être fatiguée. Mais en vérité, mon esprit tout entier était en ébullition. Nathan s’était déjà montré très patient avec moi, et je savais qu’il se montrerait toujours doux et attentionné, dans la mesure où il connaissait la nature de mes appréhensions. Mais ce soir-là, j’avais décidé de récompenser sa patience. Ce soir-là, je le prendrai en bouche.
On en avait déjà discuté par messages, lors de ces fois, tard dans nos lits, où nous laissions aller à quelques fantasmes. Il m’avait dit qu’il n’avait jamais couché avec aucune fille, mais qu’un jour l’une d’elle l’avait tout de même gratifié d’une fellation, et qu’il en gardait un souvenir impérissable. A la façon dont il m’en parlait, je comprenais que cela devait être une sensation vraiment grisante pour un garçon. Et depuis cet échange, la scène telle qu’il me l’avait racontée tournait en boucle dans mon esprit. J’y pensais souvent, et de plus en plus souvent. Jusqu’à ce que je m’aperçoive que, dans ce fantasme que je l’alimentais sans m’en rendre compte, cette fille anonyme avait disparue, et que je l’avais remplacée. Je ne désirais plus alors que le réaliser avec lui. J’étais curieuse, bien sûr. Curieuse de découvrir un peu plus de lui, de savoir « l’effet que ça fait », de prendre un garçon en bouche. Mais j’étais aussi impatiente. Impatiente de lui offrir cette expérience dont il m’avait parlé avec tant de passion fiévreuse. J’avais peur, néanmoins, de ne pas parvenir à réaliser l’acte aussi bien que cette autre fille. Peur de le décevoir. De ne pas savoir m’y prendre.
Alanguie contre lui ce soir-là, c’est cette crainte qui m’animait. Mon cœur battait la chamade. Je savais pourtant à peu près comment m’y prendre. Je m’étais passée la scène en boucle dans mon esprit. J’avais répété, mentalement, chaque étape, ne laissait rien au hasard. Et il fallait que ce soit ce soir-là. Il fallait que je profite de l’absence de ses parents. Et la dernière fois, j’avais bien senti au rythme de ses caresses que son désir pour moi n’avait pas faiblit, mais ne faisait au contraire que grandir. Pourtant, plus le temps passait, plus le film avançait, et plus je me sentais fébrile. J’étais tétanisée. Mon regard flanchait souvent du film à son entrejambe. Je tentais de m’imaginer à quoi cela ressemblerait. Plusieurs fois, je m’étais décidée mentalement, mais à chaque fois mon corps me rappelait à ma timidité. Et puis, il se passa quelque chose d’inattendu.
La tête posée contre son épaule, sa main sur la mienne, j’étais en train de loucher sur son entrejambe – comme si cela m’aiderait à sauter le pas. Je ne prêtais plus aucune attention au film. Et soudain, il me sembla apercevoir une différence. Un mouvement. Il avait rabattu ses jambes un peu plus l’une contre l’autre, et je le sentais s’être raidi brusquement. Et mon intuition se confirma. Quelque chose prenait de l’ampleur dans son caleçon. J’écarquilla alors les yeux en comprenant ce qui se passait, et soudainement je fus ramenée au film. Nathan était vraisemblablement plus concentré sur l’intrigue que moi, et je compris bien vite pourquoi. Les deux personnages s’étaient retrouvés au lit, et la scène qui se déroulait à l’écran était plutôt osée. Le constatant, je sentis aussitôt mes joues rosir de gène. La main de Nathan s’était d’abord raidie sur mon épaule. Je crois qu’il avait alors lancé une blague pour détendre l’atmosphère, faisant une allusion graveleuse à ce qui se passait dans la scène. J’avais émis un léger gloussement censé lui faire comprendre que je n’étais pas mal à l’aise – je n’en n’étais pas convaincue.
C’est alors que les caresses sur mon épaule reprirent. Mais cette-fois, elles étaient un peu plus appuyées, et très vite, je fut totalement déconcentrée – tant de mon plan mental que du film en lui-même. Très délicatement, et avec beaucoup de précautions, je sentais sa main glisser de plus en plus vers ma poitrine. En même temps, je sentais le rythme de sa respiration accélérer, et le mien avec. D’abord, je m’étais sentie paralysée. Mais j’avais pleinement confiance en lui. Et surtout, je crois que j’en avais envie. Plus il se rapprochait de l’objet de son désir, plus je désirais qu’il s’en rapproche.
C’est alors qu’il osa. Tout doucement d’abord, du bout des doigts, il avait effleuré ma poitrine. Il s’en détourna ensuite un moment, sans doute pour me laisser le temps de réagir. Mais comme je ne réagissais pas, il s’y reprit une deuxième fois. Et cette fois, il ne s’en détourna pas. Il avait avancé sa main jusqu’à couvrir intégralement mon sein, et ne le lâchait plus. Quant à moi, je sentais mes tétons durcir à l’appel de ses doigts. Il le sentit vraisemblablement, car il s’y attarda dans sa caresse. Il pressait à présent un peu plus sa main, et je le sentais me malaxer longuement, tout en prenant soin de s’intéresser à mon téton, à travers mon haut. Passé le moment de la stupeur et d’une certaine raideur, je m’abandonnais au plaisir qu’il m’offrait. Et quand mon regard descendit à nouveau au niveau de son entrejambe, je pus constater l’ampleur du désir que ses caresses sur mon sein lui inspiraient.
Il me demanda si tout allait bien. Si j’étais à l’aise. Sa question, soufflée dans une murmure, m’emplit d’assurance. Je relevais la tête pour lui témoigner de mon sourire et lui assurer que j’aimais ce qu’il me faisait. Je le sentis timide, mais il me rendit mon sourire, et je vis ses yeux se poser sur mes lèvres. Je fis instinctivement de même. Et c’est tout naturellement que nos bouches se rencontrèrent.
C’était un baiser sucré. Ses lèvres avaient le goût du soda qu’il avait terminé un peu plus tôt dans la soirée. Elles étaient humides. C’est cette sensation, et la chaleur que nos bouches dégageaient l’une contre l’autre, qui fit monter en moi une vague de désir. Je sentais sa main appuyer de plus en plus sur mon sein, et sa caresse reprendre avec vigueur. Je répondais à son ardeur en renouvelant notre baiser. Il dura plusieurs secondes avant que nos langues s’en mêlent. Avec maladresse, je me souviens, mais avec fougue. C’est à cet instant que l’excitation atteint son maximum. J’avais enfin osé déplacer ma main, et la faire passer lentement, fébrilement, sur sa cuisse, remontant lentement jusqu’à son entrejambe. Quand je l’atteins, mes doigts frémirent, mais je ne les fit pas reculer. Je compris que je pouvais me permettre d’appuyer ma caresse, car son baiser s’enflamma et je l’entendais à présent respirer plus fort. Alors, j’appuyais ma caresse. Je sentais maintenant son intimité se délimiter entre mes doigts. Je l’imaginais toute compressée à l’intérieur de son caleçon. Mais je passais mes doigts tout du long de ce qui m’était accessible, pour l’imaginer, la comprendre, la visualiser. Il se mit à malaxer mon sein avec plus de vigueur encore. Quant à moi, je peinais à suivre son baiser tout en me concentrant sur ma caresse. C’est alors qu’il abandonna ma poitrine et qu’il posa ses deux mains sur mes joues, pour m’embrasser plus férocement encore. Ce contact m’électrisa toute entière. Cela dura un moment, et je me sentis enfler de plaisir.
J’avais le désir au bord des lèvres. Aux portes des siennes. Sa langue remuait autour de la mienne, et c’est alors que je me sentis le courage de lui offrir un autre plaisir avec ma langue.
Je rompis le baiser, mais n’osa pas le regarder dans les yeux. Au lieu de cela, je baissa la tête pour me concentrer pendant que je dégrafais sa braguette. Je ne pouvais plus compter que sur la lumière de l’écran. Le film en était à présent au générique, et l’ambiance dans la pièce s’était alors tamisée, ce qui me mettait plus en confiance encore. Avec maladresse, je réussi enfin à ouvrir entièrement sa braguette, mais je ne m’arrêta pas pour observer son membre se dérouler sous mes yeux. Au lieu de cela, je continua de l’embrasser, mais sur toute la longueur de son sexe cette fois.
Aussitôt que je posa mes lèvres pour embrasser son nœud, je l’entendis pousser un soupir d’extase. Je m’en sentis encouragée, et continua mon exploration. C’était bien plus chaud que ce que je m’étais imaginé. J’étais surprise, authentiquement, par sa taille, et agréablement surprise, également, par son odeur. Une odeur légèrement musquée, accompagnant l’humidité du désir. Je me risqua à sortir la langue, et à la faire courir le long du membre que je découvrais tactilement. Je m’efforçais de saliver davantage, jusqu’à avoir couvert l’intégralité de son sexe avec ma propre salive. Je savais qu’approchait le moment où je devrais la mettre dans ma bouche. Il m’avait dit que c’était le summum du plaisir qu’il avait ressenti avec cette autre fille. Mais je ne savais plus quoi faire de mes mains. Instinctivement, je plaça ma main forte sur l’intérieur de sa cuisse, et j’effleurai ses testicules. J’avais apparemment bien fait, parce qu’il se cambra de désir, et poussa un soupir rauque. Emportée par mon élan, j’en profita pour sauter le pas. J’engloba son gland entre mes lèvres.
Le geste qu’il fit alors me secoua, et je l’entendis respirer de plus en fort. Je sentais l’effet que je lui procurais par ce simple baiser sur son intimité, et je me surprenais à découvrir l’effet que cela me procurais, à moi aussi. Je me sentais infiniment confiante. J’étais toute entière galvanisée à l’idée que moi seule, rien qu’avec ma bouche, j’étais capable de faire se cambrer Nathan de désir. J’adorais l’idée de réussir aussi facilement à lui offrir tant de plaisir. J’avais complètement perdu la notion du temps. Je ne sais pas combien de temps s’était écoulé depuis que je l’avais pris en bouche. Mais je ne savais plus exactement quoi faire à ce stade. Au hasard, je resserrais mes lèvres sur son gland. Il était à la fois tendre et tendu, et sa surface était étonnamment grande et lisse. J’avais l’impression d’avoir gobé le chapeau d’un champignon. Je sentais que cela lui plaisait. Et je me sentais soudain maladroite, incapable de savoir quoi faire de plus. Instinctivement, je plaquais ma langue sur son gland pour mieux le gouter, et essayais tant bien que mal d’en faire le tour, de le flatter sur tous les côtés. Il me vint alors l’idée d’aspirer, légèrement. Ses pieds décollèrent du sol. Je m’efforçais alors de recommencer, et je suçotait du mieux que je pouvais, contente du plaisir que je sentais lui offrir.
Mais je sentais pointer le début d’une crampe. J’avais été surprise par la largeur de ce que j’avais en bouche, et je sentais ma mâchoire ouverte à son maximum pour parvenir à l’englober toute entière. Je crois avoir émis un gémissement, et je crois qu’il le prit comme un encouragement, car je sentis alors sa main se poser sur ma tête, et son membre s’enfoncer tout d’un coup le long de ma langue et contre mon palais, jusqu’à cogner quelque chose qui me fit hoqueter bruyamment. Sa main plaquée contre le sommet de mon crâne empêcha néanmoins mon recul, et je sentis ma gorge s’ouvrir dans un réflexe. J’étais brusquement mal à l’aise qu’il puisse penser que je m’étouffais, et plutôt que d’arrêter, et fournis un effort pour la garder en bouche et me stabiliser comme je pouvais. Mais je sentais des larmes couler toutes seules le long de mes joues, et je peinais à ne pas reculer ma tête. J’avais l’impression que je ne pouvais plus fermer la bouche ni contrôler ma langue, plaquée par la partie la plus chaude et tendue de l’anatomie de Nathan.
Je me sentais bête de ne plus parvenir à contrôler la situation, mais Nathan avait pris le relais. Je le sentais prendre appui avec ses pieds pour gérer avec précaution les vas et viens qu’il avait entamé dans ma bouche jusqu’à l’entrée de ma gorge. A ce stade, je ne pouvais plus m’empêcher de retenir mes bruits de déglutition. Mais je n’en n’étais plus mal à l’aise. Nathan ne semblait pas en être gêné, et je mis cette crainte de côté. J’abandonnais alors ma raison et mes inquiétudes, et m’ouvrait pleinement à l’excitation que provoquait en moi cette sensation nouvelle. Un membre tout entier tendu de désir rien que pour moi, que ma bouche parvenait à faire jouir sans autre effort qu’en la laissant ouverte. Cela me paraissait être une des choses les plus merveilleuses que je pouvais faire. Je sentais, et j’entendais, Nathan prendre un plaisir d’une puissance insoupçonnée, et cela m’emplissait d’un sentiment d’extrême confiance. Je faisais sans doute beaucoup de bruits peu naturels, et ne savais pas vraiment comment me comporter, mais peu importait. Nathan voyait sa patience récompensée, et je découvrais quant à moi des sensations insoupçonnées dans mon propre corps, jusqu’à ma propre intimité, que je sentais elle aussi gonflée de désir. C’en était presque douloureux, presque autant que la crampe qui tétanisait à présent ma mâchoire. Mais c’était une douleur exquise.
Nathan poussa soudainement un râle plus puissant, qui se transforma en une série de souffles courts. Et je sentais en même temps son sexe dans ma bouche se contracter encore plus fort. Surprise, je ne comprenais pas encore ce qui se passait jusqu’à ce qu’il me lâche brusquement la tête et que je sentis un long trait chaud et un goût puissant envahir ma bouche, alors que son sexe glissait pour s’en échapper. J’hoquetais de surprise tout en recrachant par réflexe une partie de ce qui m’avait éclaboussée en pleine bouche. Nathan avait saisit son membre et le secouait devant moi tout en poussant de long râles de plaisir. Tout son corps s’était tendu tandis qu’un liquide épais s’échappait de son anatomie par vagues incontrôlables. Aussi étrange que cela puisse me paraître aujourd’hui, je ne m’étais pas attendue à provoquer un tel effet et ignorais, à l’époque, à quoi ressemblait l’orgasme masculin. Nathan venait d’éjaculer, en partie dans ma bouche, et partie sur le canapé.
Quand son orgasme prit fin, je le sentis se relever maladroitement et se ruer sur une boîte de mouchoirs placée sur la table basse. J’en profitais pour me redresser et l’observer s’empresser de nettoyer les traces de sa jouissance, sans trop savoir quoi faire. Mon cœur peinait à retrouver un rythme normal. J’étais encore troublée par ce qui venait de se passer. J’avais le goût de Nathan dans la bouche. Ça y est. J’avais donné ma première fellation.
Quand Nathan revint dans le salon après être allé jeter le tas de mouchoirs souillés dans les W.C., il s’assit près de moi et m’adressa un regard fiévreux et enjoué. Son visage était rouge et figé dans un sourire à la fois gêné et comblé. Je me sentis rougir en le voyant ainsi. Son visage s’approcha du mien, dans l’optique d’un baiser, mais il ravisa au dernier moment et parti dans un éclat de rire cristallin. J’écarquillais les yeux en me demandant ce qui provoquait son hilarité, puis il passa rapidement sa main au coin de me lèvres, et je compris qu’il venait d’essuyer un filet de ce qui n’était pas que de la salive… Voyant mon air horriblement gêné, il sourit de plus belle, et m’embrassa fougueusement.
Je me souviendrai toujours de son expression ce soir-là. Je l’avais comblé d’un plaisir animal mais puissant. La façon qu’il avait alors de me regarder – de ce regard plein de bonheur et de gratitude – restera à jamais gravée dans mon esprit. J’avais découvert que j’étais capable, moi, rien qu’avec mon corps, de combler un homme de plaisir à un point que je n’aurais jamais pensé possible. Cette sensation fut pour moi la plus importante de toute ma vie, et elle n’aurait alors de cesse de guider chacune de mes expériences. Car cette sensation était une prise de conscience. Celle du pouvoir. De mon pouvoir.
A suivre…
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